Barro 2019 : le Festival fête ses 20 ans

Cette année le festival Barrobjectif fête ses 20 ans. C’est la troisième année que je me rends dans ce petit village charentais pour y découvrir le travail de photojournalistes de renom.

Le premier invité d’honneur fut Patrick Chauvel, puis pour les 10 ans ce fut Marc Riboud et cette fois le festival accueille Paollo Pellegrin de l’agence Magnum, ils ont tous les trois réalisé des travaux, couvrant dans le monde entier, les conflits, la misère, la violence… ils sont les parfaits témoins des évolutions de nos sociétés.

 

Barro 2019

Joseph Melin _ Ikejime, la revanche du Miyabi

Barro 2019

Patrick Chauvel-Syrie , la fin de Baghouz ou le début d’une guerre éclatée

J’ai rencontré Lou Camino qui m’a présenté son travail sur Humberstone au Chili, ville fantôme après l’abandon de la plus grande mine d’extraction de salpêtre au monde, dans l’aride désert d’Atacama. Le salpêtre aussi appelé nitrate de potassium est utilisé comme additif alimentaire pour donner la couleur rose aux charcuteries. C’est en faisant ce rapprochement que Lou décide de donner une teinte rosée à ses photos.

Les photos exposées ont subi les assauts de la pluie, j’ai moi-même visité la moitié de l’expo sous la pluie ce qui lui donne une ambiance toute particulière.

Lou CAMINO – Humberstone – KNO3 – E252

Je me suis longuement arrêtée sur le travail d’Hans Silvester (invité d’honneur en 2013). Photographe allemand, il s’installe en Provence en 1962. Il parcourt le monde, en 1977 il inaugure la revue Géo avec un reportage sur un village basque. Il publie de nombreux reportages sur la défense de l’environnement aux quatre coins du monde : Europe, Amazonie, Amériques… Il réalise un travail remarquable sur les peuples de la vallée de l’Omo en Ethiopie, en parallèle il est aussi un photographe animalier reconnu. Les photos exposées sont un hommage à la beauté des femmes de la tribu Hamer du sud-ouest de l’Ethiopie, Hans Silvester s’y est rendu à 35 reprises en 16 ans, il a pu constater l’évolution inévitable vers les téléphones portables, l’énergie solaire, mais aussi malheureusement les kalachnikovs, cela n’empêche en rien la poursuite des traditions, le travail des femmes reste très dur mais elles n’oublient jamais de mettre en avant leur beauté.

Hans Silvester-La beauté source de joie

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Tous les photographes présentés conduisent à la réflexion, à l’émotion au questionnement sans réponse toute faite. Sabrina Mariez avec le portrait de Solange, une femme qui se prostitue, pour survivre et faire vivre toute sa famille en France, plusieurs reportages sur les Etats-Unis comme celui sur l’île de Tangier, de Sébastien Leban, dont les habitants, climatosceptiques convaincus, voient leurs terres s’enfoncer peu à peu dans l’océan et refusent la réalité qui s’écrit sous leurs yeux, Seif Kousmate qui présentait un reportage sur la jeunesse rwandaise, 25 ans après le génocide, Benjamin Filarski sur la soit disant réhabilitation des bidonvilles de Bombay qui cache un marché immobilier très juteux pour les promoteurs, Justine Byra quant à elle consacre ses photos à Carla jeune championne d’Europe de Natation atteinte de trisomie 21, Marie Dorigny sur le Népal qui n’aimait pas les femmes, une expo très forte dans l’église consacrée à la violence en Amérique Latine par Javier Arcenillas, Emmanuel Tardy quant à lui propose un travail en noir et blanc sur les animaux pour ne faire ressortir que leur silhouette.

Marie Dorigny_ Népal, le pays qui n’aimait pas les femmes

Emmanuel Tardy _ Wild in Black

Emmanuel Tardy _ Wild in Black

A l’année prochaine Barro !!

Mon article sur les précédentes éditions

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